Murray, Malaisie et Chicago: portrait de Shaun Maloney, le nouveau T3 des Diables
- Publié le 06-09-2018 à 10h56
- Mis à jour le 06-09-2018 à 11h10
Il était trop cassé pour continuer
L’été 2017 a marqué un gros tournant pour la carrière de Shaun Maloney. Il a pris sa retraite de force alors qu’un dernier défi lui tendait les bras.
Aberdeen, le club de ses jeunes années avant qu’il ne termine sa formation au Celtic Glagow, lui a proposé un dernier contrat. Il aurait aimé le parapher mais a refusé par souci d’honnêteté.
Son corps n’était plus capable de survivre à une saison complète.
"J’avais eu une opération en fin de saison à cause de soucis à l’estomac", avoue-t-il au Daily Record. "Mais je savais que j’avais également des soucis à une hanche. J’avais d’ailleurs dû me faire opérer quand j’avais 30 ans. L’autre commençait à se détériorer et je l’ai dit à Aberdeen."
Les scans du club ont débusqué un problème encore plus profond que prévu. "Je préférais m’en aller tant que ça allait. Je me souvenais d’à quel point mes parents avaient souffert après ma première opération et je ne voulais plus vivre cela. Et je ne voulais pas me retrouver à courir durant six mois après ma forme."
Il a convaincu Brendan Rodgers pour coacher les jeunes du Celtic
"Je n’ai pas connu un seul jour où jouer me manquait", avoue Shaun Maloney au Daily Record.
Et pour cause, il a directement retrouvé de l’emploi sans réellement passer par la case chômage. "C’est simple, j’ai rencontré Brendan Rodgers (NdlR : le coach du Celtic Glasgow) le jeudi, et le lundi j’étais sur le terrain."
Il prend en charge les U20 de l’académie du club, qu’il a marqués de son empreinte. Un seul entretien a suffi au coach principal pour l’engager.
"J’étais prêt à devenir coach, adjoint ou formateur. J’ai passé un mois à différents endroits pour apprendre le job. J’ai rencontré Brendan Rodgers et il a pris sa décision le soir même. Il m’a demandé si ça me tentait et je n’ai pas hésité une seule seconde. Le football a évolué mais pas les valeurs du Celtic." Ce job reste le seul qu’il ait connu avant de s’engager comme T3 chez les Diables Rouges cet été.
Il était sur le terrain pour le seul titre de Martinez
On l’oublie souvent, mais Roberto Martinez a soulevé un trophée dans sa jeune carrière de coach : la FA Cup, trophée historique en Angleterre, en 2013 avec Wigan.
À ses côtés, un certain Shaun Maloney. L’Écossais a été l’un des hommes de la conquête de la Cup. Homme du match en demi-finale face à Millwall grâce à une volée droit dans le but adversaire à la 25e minute de jeu, il était l’une des clés du jeu de l’Espagnol.
En finale, il est à l’assist sur le seul but de la rencontre, qui a permis à Wigan de soulever le trophée au nez et à la barbe de Manchester City.
Leur histoire n’avait pourtant pas bien débuté : Martinez a attendu plus de cinq mois pour lancer Maloney en Premier League avant qu’un an plus tard ce dernier lui apporte son unique trophée.
Dans la foulée, Wigan et Maloney ont fait la culbute en Championship. Roberto Martinez a, lui, rejoint Everton.
Il a quitté Chicago pour raisons personnelles
Dix-huit mois en Championship avec Wigan ont poussé Shaun Maloney à changer d’air. En janvier 2015, il quitte la D2 anglaise pour traverser l’Atlantique.
Les Chicago Fire font de lui un de leurs joueurs désignés et lui offrent le numéro 10 et les clés du jeu. Il s’y débrouille plutôt pas mal et obtient même un trophée de joueur de la semaine en MLS.
À peine huit mois après son arrivée, il demande au club de le laisser retourner en Europe. Les causes de son départ restent encore floues. Frank Yallop, son coach de l’époque, a évoqué des "raisons personnelles". Yallop ajoute : "Je sais qu’il aime l’équipe et la ville de Chicago, mais il avait certaines choses à régler et devait être présent pour certaines personnes. Je ne voulais pas qu’il s’en aille mais, à un moment donné, il faut faire preuve de compassion. L’humain a un rôle important là-dedans."
Il signe à Hull City en août 2015. Il a participé à la montée en Premier League du club et y a joué une saison avant de prendre sa retraite.
Il aurait pu jouer pour quatre pays
Shaun Maloney a porté le maillot de l’Écosse à 47 reprises. Il a également fait ses classes avec les espoirs et les équipes de jeunes du pays de sa mère.
Il aurait pourtant pu tenter sa chance sous d’autres drapeaux. Son père est anglais et le staff des Three Lions l’a même approché. "Ils ont contacté mes parents et mon agent", a-t-il expliqué alors qu’il évoluait au Celtic mais n’avait pas encore été appelé par l’équipe A de l’Écosse. C’est Sven Goran Eriksson en personne qui a absolument voulu le convaincre.
Via Howard Wilkinson, le coach des U21 anglais de l’époque, l’ancien sélectionneur a contacté le joueur qui a refusé de changer de pays. Quelques jours après, il annonçait avoir choisi d’évoluer pour l’Écosse.
"J’aurais également pu avoir un passeport gallois", explique-t-il. "Ma grand-mère est originaire de là-bas."
Sans oublier la Malaisie, le pays dans lequel il est né. "C’est bizarre de ne pas représenter son pays de naissance", a-t-il avoué à Four Four Two. "Mais j’ai tout vécu en Écosse et je voulais jouer pour ce pays."
Il est né et a grandi en Malaisie
Sur sa carte d’identité, pas de Glasgow ou d’Edimbourg. Shaun Maloney est né à Miri… en Malaisie. Son père, un anglais, était pilote et instructeur d’hélicoptère.
Il y a vécu quatre ou cinq ans avant que le contrat de son père arrive à son terme et qu’il reçoive une proposition à Aberdeen, en Écosse, le pays de sa femme.
Il n’est pas encore retourné en Malaisie. Faute de temps, mais cela reste une envie très présente dans son chef. "J’ai une connexion spéciale avec le pays", a-t-il raconté à Four Four Two. "Je parlais un peu les dialectes locaux à l’époque. Mes parents me disent que j’étais capable de communiquer sans problème avec les enfants du coin. Mais ne me demandez plus rien, j’ai tout oublié."
Sa mère est toujours en contact avec sa baby-sitter, une certaine Zito. "La Malaisie sera toujours ancrée en moi."
Il jouait au tennis avec Andy Murray
Lorsque Shaun Maloney a soulevé la Cup en 2013 (lire ci-contre), Andy Murray a balancé un tweet qui en a surpris plus d’un. "Je jouais souvent au tennis avec Shaun Maloney. C’est assez cool de le voir jouer la finale de la FA Cup quelques années plus tard."
Le footballeur s’était étonné du clin d’œil du tennisman. "C’est vraiment sympa de sa part. Je me souviens bien à quel point il était talentueux."
Leurs échanges sur un court datent de leur jeunesse. Andy Murray est de cinq ans le cadet du nouvel adjoint de Roberto Martinez mais jouait dans la même catégorie que lui. Judy Murray, la maman de l’ancien numéro 1 mondial, a d’ailleurs publié le tableau d’un tournoi disputé à Edimbourg en 1994 dans lequel ils apparaissent tous les deux en compagnie de Jamie Murray, le frère aîné d’Andy.
Maloney avoue n’avoir jamais battu Andy Murray en compétition régionale. "J’ai toujours été meilleur au football qu’au tennis", s’est-il défendu.
Il avoue que quitter le Celtic a été une erreur
Après une saison 2005-2006 au Celtic qui le voit couronné des titres d’Espoir et de Joueur de l’année du championnat écossais, il profite d’être à un an de la fin de son contrat pour négocier un gros chèque. Il va au bras de fer avec le Celtic mais le club ne cède pas et ne le prolonge pas.
Fin janvier 2007, à six mois de la date d’expiration de son contrat, il signe à Aston Villa pour même pas 2 millions d’euros.
Martin O’Neill a beau l’avoir coaché par le passé, le manager n’arrive pas à tirer le meilleur de son joueur. Dix-huit mois plus tard, il retourne au Celtic Glagow et se confie sur sa première période en Angleterre. "J’ai directement su que ce n’était pas la bonne décision", a-t-il confié au Birmingham Mail. "Je n’étais pas sûr à 100 % de ce que je voulais. Sur le moment, je pensais que partir était ce que je voulais. Ces histoires de contrat m’ont pesé. Je n’ai pas su gérer la pression. J’étais nerveux lors de mon retour à Celtic Park mais j’ai été directement soulagé. C’est comme si j’étais parti très longtemps."